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Jeudi 27 mai 2010 à 20:47


Le coach m'a fait entrer sur le terrain au 7eme jour du 3eme mois de l'année 1982.Quelle ovation ce fut, pour mes premiers pas dans
ce stade mythique.J'ai eu le nécessaire: bon capitaine, excellents soigneurs,des coéquipiers pour m'apprendre le métier et le coach
n'était jamais très loin.
Comme tout nouvel entrant, j'ai eu du mal à trouver mon poste. Faut dire que mon arrivée à quelque peu chamboulé l'organisation de l'équipe.
Les autres joueurs ont du apprendre à combiner avec moi, à comprendre mes appels, à recadrer mon placement.
J'ai loupé des controles, fait des passes à l'adversaire, marqué des buts contre mon camp, j'en passe et des meilleurs.
Mais, avec le temps, j'ai pris la mesure du match, j'en ai cerné les enjeux.
Aujourdh'ui, mon jeu a un peu évolué. Je fais encore des bourdes, mais un peu moins qu'avant.
C'est vrai que j'ai parfois du mal à réaliser les gestes techniques des nouveaux entrants, mais après tout, ils sont eux, et je suis moi.
J'ai appris que je ne pouvais pas jouer à tous les postes, et que tous le monde ne peut pas jouer au mien.
J'ai appris à tacler pour défendre, à courir pour marquer, à couvrir mes coéquipiers. Mais, j'ai aussi appris qu'une faute reste une faute,
Que ca ne sert à rien de gueuler sur l'arbitre.
J'ai sauté de joie à chaque but de notre équipe. J'ai éprouvé de la tristesse, quand on en prenait un. J'ai vu certains coéquipiers sortir sous les ovations.
D'autres conspués par le public. J'ai ressenti la douleur de ceux qui sortaient sur blessure.
J'ai ressenti l'excitation d'une passe décisive, j'ai été rassuré par le talent de mes coéquipiers
Je sais que mon coach me fait confiance, qu'il croit en mon potentiel. D'ailleurs il m'encourage à tout moment.
Il m'a dit un jour "Tu sais, le club c'est bien, mais il faut viser la selection".
Je crois qu'il a raison. Je fais mon mieux pour jouer sous les couleurs de mon pays.
mon coeur chante l'hymne de mon pays, d'une douce voix silencieuse. La voix de mes tripes.
Alors, je sais que les situations de jeu ne se ressemblent pas, je sais que seul l'arbitre a le chrono.
Mais je sais aussi que tant qu je suis dans la bonne équipe, tant que j'ai mon coach, tant que je ne me tromperai pas d'adversaires et d'équipiers
tant que je respecterai les consignes du coach, on dira de mon entrée, que c'etait du coaching gagnant. 

Lundi 4 janvier 2010 à 11:22

Je suis chez moi.
Chez moi c'est l'endroit ou je reconnais mes frères.
De là où je suis, je peux voir mes frères,
ceux qui à première vue vous suggère une inélégance flagrante,
mais dont les vêtements un peu vieillis, les chaussures usées et les regards marqués
me rappellent qu'ils ont le même père que moi,
La même mère que moi.
leur père s'appelle débrouillardise, Courage, envie d'y arriver.
Leur mère, notre mère, a parfois troqué sa vertu contre quelques rêves amères,
contre quelques lits de chambres, contre des ongles bien vernis et un jean tendance.
Mais ne vous y trompez pas,
car c'est aussi cette mère qui sillonne la ville dans un kaba élégant,
chantonnant gaiement au mépris de votre pauvreté.
Qui a dit qu'elle était pauvre ma mère.
elle est riche de la vie, et si on enlève les oeuillères, on voit,
que plus que s'en sortir, elle veut accomplir son devoir d'amour.
Quelque chose d'incompréhensible qui la pousse à parcourir des kilomètres à pieds pour
m'emmener à l'hôpital dès mes premières fièvres,
qui la pousse à connaitre les plantes de la foret pour me faire elle même les premiers lavements.
J'ai bien dit lavement et malheur à celui qui ne me comprends pas,
car c'est peut être le même qui viendra chez moi et ne verra que la poussière rouge, les bâtiments
usés.
Malheur à celui qui ne peut pas voir ce que je vois chez moi.
je ne suis pas parti pour ne plus jamais revenir,
je suis parti pour que ma mère ne sois plus obligée de se corrompre pour nous donner à manger,
pour que mon frère soit un peu plus fière de ce qu'il apporte au monde à cause de ce quil est.
Pour qu'il soit fière de nous, et d'expliquer fièrement ce nous, ces fameux "autres",
nous apportons au monde, quand nous pouvons circuler librement,
penser librement, et dépasser la cuillère et le jean.
Avoir nos toits à nous, reconstruire nos cases à palabres, ...
Certains ce demanderont pourquoi on se ruine pour revoir chez nous,
on leur dira pour la famille, pour les affaires,
Mais nous même nous découvrons souvent que c'est juste parce que c'est chez nous.
ce qu'on y voit nous manque tout simplement,
nous pousse à nous investir.
Parce qu'on est toujours les héritiers de notre père, la débrouillardise,
Personne de nous n'est rêveur, on sait juste que toute chose a un début,
et nous sauront vous prouver que les mieux pensées, savent repousser leur fin.

 

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